Innovation
Remise des prix du Concours FabLife
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Fabrikarium Jour 1
Le Grand Prix de l’Innovation pour la Santé de l’Enfant
Les 3 lauréats du Grand Prix de l’Innovation pour la santé de l’enfant
Watchelp, OTO et Shoeshoe sont les grands gagnants du Grand Prix de l’Innovation pour la santé de l’enfant 2020
Le jeudi 10 décembre a eu lieu la cérémonie de remise des prix de la 2e édition du Grand Prix de l’Innovation pour la santé de l’enfant. Les lauréats Watchelp et OTO sont destinés à aider et rassurer les enfants atteints de troubles cognitifs. Le projet Shoeshoe, lui, est porté par des enfants pour des enfants avec une déficience visuelle.
Grâce au soutien de son mécène officiel la Caisse d’Epargne Languedoc Roussillon, la Fondation Saint-Pierre a lancé en avril 2020 un appel national à projets visant à trouver et soutenir des solutions innovantes permettant d’améliorer la qualité de vie de l’enfant malade ou de réduire les inégalités d’accès à la santé.
Sur les 83 projets candidats, 14 étaient originaires de la région Occitanie, deuxième position après la région Île de France qui en comptait 26. Mi-novembre, 15 projets ont été présélectionnés par un jury d’experts. Trois projets ont été récompensés ce jeudi 10 décembre lors de la finale.
LES 3 LAURÉATS
Tous plus innovants les uns que les autres, les projets reçus prennent des formes inattendues : application, robot, capteur, tatouage ou encore une chaussure instrumentée
Mais ce sont ces trois projets qui ont conquis le jury :
WATCHELP : une application pour montre connectée destinée les enfants atteints de troubles cognitifs dont l’autisme. Elle est destinée à les accompagner au quotidien et les aider à être plus autonomes. L’application comporte un GPS qui permet de géolocaliser son proche en temps réel, et de lui planifier des séries de tâches illustrées par des pictogrammes.
Ce projet originaire de Toulouse est lauréat de la catégorie Talent et remporte la dotation de 70 000€ sur deux ans. Cela va permettre au projet de développer la communication et de renforcer l’équipe technique. https://watchelp-app.com/
OTO : Un fauteuil à éteindre. Composé d’une structure extérieure en bois et d’un mécanisme gonflable à l’intérieur, il permet d’accueillir comme dans un cocon, un enfant ou adolescent autiste qui ressentirait le besoin de calme, d’être étreint ou rassuré.
Ce projet originaire de Nantes est lauréat de la catégorie Espoir et remporte la dotation de 25 000€ sur deux ans. Cela va permettre la validation du prototype avant son industrialisation. https://www.audrainalexia.com/
SHOESHOE : Une sur-chaussure instrumentée qui s’adresse aux enfants malvoyants et qui regroupe deux fonctions : se localiser dans l’école et éviter les obstacles pour pouvoir jouer librement dans la cour sans canne. Ce projet est développé par les élèves de CE1-CE2 de l’école Valfalis de Montbazin (34), aidés par une chercheuse en robotique.
La dotation de 5 000€ va leur permettre de réaliser un prototype et d’équiper l’école de matériel technologique. Ce projet a été sélectionné par les membres du Humanlab Saint-Pierre.
[REPLAY] Revivez la cérémonie de remise des prix du Grand Prix de l’Innovation :
Nous avons participé au Fabrikarium 2020 !
REPLAY Reportage sur Nicolas Huchet, créateur de My Human Kit
Reportage dans l’émission “13h15, le samedi…”
En 2002, à 18 ans, la vie de Nicolas Huchet bascule. Alors ouvrier spécialisé sur une chaîne de travail, sa main droite est arrachée dans une presse industrielle. On lui fixe une prothèse en forme de pince cachée sous un gant en plastique. En 2012, il découvre qu’il existe aux Etats-Unis des prothèses électroniques qui permettent beaucoup plus de mouvements, mais à des prix supérieurs à 40 000 euros.
A cette période, les fablab et imprimantes 3D commencent à émerger un peu partout en France, Nicolas se fait prêter une imprimante et se fabrique une main pour l’équivalent de 300 euros. Cette première main est aujourd’hui exposée au Musée de l’homme.
Entouré de quelques personnes, Nicolas fonde à Rennes le Human Lab, « My human kit » dédié aux personnes en situation de handicap : une sorte de laboratoire où chacun peut imaginer puis créer des améliorations à leur équipement. Motorisation de fauteuils roulants, manettes de jeux vidéos adaptées… Le projet s’est rapidement développé et aujourd’hui, ils sont huit salariés. Entre son association et son combat plus personnel pour une prothèse de main accessible, fiable et réparable facilement, Nicolas fait avancer la vision du handicap et son acceptation dans la société.
Un reportage de Bertrand Basset, Henri Desaunay et Anthony Santoro.
Grand Prix de l’Innovation pour la santé de l’enfant : un jury du Humanlab pour la catégorie “Idée”!
La Fondation Saint-Pierre organise pour la seconde édition le Grand Prix de l’Innovation 2020 pour la Santé de l’Enfant.
Cette année, une nouvelle catégorie “Idée” a été créé en partenariat avec le Humanlab Saint-Pierre. Ouverte à tous, étudiants, particuliers, “makers”… elle récompensera le concept le plus innovant par une dotation de 5000€ afin de permettre au lauréat la réalisation d’un prototype!
Le but premier de ce concours est, dans toutes les circonstances, y compris les périodes de crise comme celle que nous traversons aujourd’hui, d’améliorer la qualité de vie de l’enfant malade et de réduire les inégalités d’accès à la santé.
Un jury spécifique composé de membres du Humanlab Saint-Pierre a spécialement été composé pour évaluer les projets. Représentant d’usagers, parent d’enfant en situation de handicap, médecin, ergothérapeute, orthoprothésiste, ingénieurs, informaticien, enseignant en lycée technique… les 9 membres du jury n’attendent que plus vos idées!
A partager sans modération!
Date limite de dépôt : le 30 août 2020
Qui est Benoît ? Le FabManager du Humanlab Saint-Pierre
Entretien avec Benoît SIJOBERT, PhD,
FabManager Humanlab Saint-Pierre
Quelle est ta formation et que t’a-t-elle apporté ?
J’ai initialement suivi un cursus d’ingénieur en technologies de l’information pour la santé. J’ai ensuite travaillé pendant 5 ans dans le milieu de la recherche clinique et académique.
D’abord comme ingénieur de recherche au sein de l’INRIA (Institut National de Recherche en Informatique et Automatique), puis à travers mes travaux de thèse dans l’équipe CAMIN (Control of Artificial Motion & Intuitive Neuroprosthesis) où j’ai obtenu mon doctorat autour du développement de technologies d’assistance au mouvement pour des personnes en situation de déficiences sensori-motrices, basées sur la stimulation neuromusculaire.
Qu’as-tu pu développer par exemple comme outils avant d’intégrer le Humanlab ?
En collaboration avec les équipes médicales, j’ai ainsi pu développer plusieurs prototypes et aides techniques autour de solutions pour l’analyse et la rééducation du mouvement des membres inférieurs chez des patients Parkinsoniens (CHU Montpellier), hémiplégiques (CHU Nîmes & CRRF Menucourt), paraplégiques (COS DIVIO Dijon & l’Université de Brasilia) mais aussi chez des enfants souffrant de paralysie cérébrale à l’hôpital Lucile Packard de l’Université de Stanford (USA).
Parmi ces prototypes, j’ai par exemple développé un système couplant centrales inertielles low-cost (i.e. capteurs similaires à ceux présents dans nos smartphones pour détecter des mouvements), impression 3D et neurostimulation pour la restauration du mouvement chez des personnes porteuses d’un handicap (ex: pédalage assisté par stimulation électrique des membres paralysés, marche assisté, rééducation du genou hémiplégique). J’ai eu également la chance de participer au Cybathlon 2016 (premiers jeux olympiques bioniques pour personnes en situation de handicap, ETH Zurich) en instrumentant un vélo à trois roues issu du commerce afin de permettre à un patient paraplégique de pédaler à l’aide de ses propres quadriceps électro-stimulés (projet FreeWheels, http://freewheels.inria.fr).
Qu’est ce qui t’a motivé à prendre ce poste ?
J’ai toujours été profondément motivé par développer des solutions améliorant l’autonomie et la qualité de vie des personnes porteuses d’un handicap. Cette opportunité d’embauche représentait pour moi un idéal professionnel qui s’est concrétisé en mai 2019.
J’ai toujours apprécié travailler sur ces problématiques passionnantes et variées, au contact d’un environnement pluridisciplinaire, à l’interface entre patients, médecins, kinésithérapeutes, chercheurs, ingénieurs, étudiants… et de relever plusieurs défis afin de développer des solutions et outils orientés-patient. Cela prend en compte un cahier des charges parfois complexe, dû aux contraintes technologiques, d’utilisation, d’accessibilité et de fonctionnalité de la solution recherchée.
Pourquoi le Humanlab Saint-Pierre ?
Ces dernières années, j’ai pu constater une problématique réelle récurrente : l’accès à la technologie, à des dispositifs d’assistance innovants, à des systèmes pouvant améliorer l’autonomie de personnes en situation de handicap, reste trop souvent du domaine de l’impossible.
De nombreux dispositifs issus de la recherche ou simplement d’idées de particuliers « inventeurs » restent confinés dans un tiroir faute de trouver une solution commercialement viable. Le secteur du handicap est trop souvent connoté à une « niche commerciale », les produits développés devenant inéluctablement financièrement inaccessible, ou dans le pire des cas inexistants sur le marché, faute d’un nombre d’usagers potentiels suffisant et de la présence d’industriels pour les commercialiser.
Il fallait trouver une alternative simple, garantissant l’accès à ces technologies innovantes au plus grand nombre.
C’est ainsi que j’ai commencé à me passionner par le développement de technologies open-source au service du handicap et à suivre avec grand intérêt les travaux de Nicolas Huchet (initiateur du réseau Humanlab en France et de l’association « My Human Kit ») ainsi que les différentes initiatives associées à de tels concepts au niveau international (ex : projet OpenErgo, ergocycle low-cost avec neurostimulateur pour la rééducation au Kenya).
En quoi consiste ton métier et quelles sont tes tâches sur une semaine type ?
J’ai été embauché comme chef de projet Recherche & Développement au sein de l’Association Saint-Pierre. Mon travail s’articule autour de deux axes : le premier et principal étant ma mission de Fabmanager au Humanlab, le second en tant que responsable R&D à l’Institut Saint-Pierre.
Au Humanlab, chaque semaine est différente, mes missions sont très variées et me demandent de revêtir plusieurs casquettes afin de veiller au bon fonctionnement et au développement des activités du lab :
- responsable technique et scientifique : expertise machines numériques / informatique / conception 3D / électronique, formation des membres, maintenance…,
- management et relationnel : développement du réseau de partenaires techniques/scientifiques, recrutement de porteurs de projet/bénévoles, tuteur de projets d’études d’ingénieurs/BTS, suivi et documentations des projets et du planning du lab,
- responsable logistique : gestion des consommables, gestion des achat/retraits de commandes propres aux projets, organisation de l’espace collaboratif, gestion du budget de fonctionnement et de la caisse,
- responsable de la communication : animation sur les réseaux sociaux, gestion du site internet, réalisation de supports de communication, accueil du public, standard téléphonique…
- ou encore chargé évènementiel : interventions dans des salons/conférences scientifiques, organisation de « social events » au Humanlab (ex : portes ouvertes, goûters créatifs, etc..), organisation d’évènements de médiations/sensibilisations au handicap (ex : participation festival Handi’Com, projets Savanturiers, etc…).